École Interarmées du Personnel Militaire du Service de Santé Pour une armée moderne, la nécessité d'un service de santé organisé est une évidence, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Pendant longtemps, les soins sur le champ de bataille ont été réduits à des gestes élémentaires effectués par le blessé lui même, ou par ses camarades de combat. Parfois ils étaient pratiqués par des chirurgiens ou barbiers que le chef de guerre rémunérait pour son usage personnel et celui de ses hommes.Du Moyen-age au XVIIIe siècle : Le changement d'échelle des conflits avec le développement des armes à feu et la constitution de grandes armées a rendu nécessaire une organisation spécifique afin de faire face à la fois au traitement des blessures multiples et aux risques épidémiques. La France fut l'une des premières à se doter d'un tel service. La naissance du Service de santé était consacrée à la fin du règne de Louis XIV par l'édit du 17 janvier 1708. Les temps modernes : La deuxième grande date pour le service de santé des armées, c'est la loi de 1882 qui pour la première fois donne son autonomie technique au service de santé. Cette loi de 1882 est complétée en 1889, par une loi qui donne au service de santé son autonomie administrative. Troisième grande étape, c'est l'apparition du service de santé sous sa forme interarmées avec en 1948 la création d'une direction unique, puis en 1968 le regroupement des services de santé de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air et des troupes coloniales en un seul service, qui obéit sur le plan technique à un chef unique, le directeur central. En juillet 1991, le plan ARMÉES 2000, renforce l'autonomie du SSA autour de 2 pôles majeurs :
La formation initiale et continue est une composante fondamentale pour un service de santé professionnalisé. Cette formation sanctionnée par des diplômes nationaux est associée à une forte composante d’instruction militaire et médico-militaire.
Désireux de sauver le maximum de vies humaines et de donner aux combattants l'assurance d'être secourus le plus rapidement possible en toutes circonstances, le Service de santé des armées s'intègre au dispositif de soutien mis en place sur les théâtres d'opérations. Pour cela il déploie sur le terrain des unités et des formations sanitaires de campagne qui, jusqu'aux hôpitaux d'infrastructure en France, constituent la chaîne de soutien médical. Le soutien sanitaire des forces implique de déployer, de mettre en oeuvre et d'entretenir sur le théâtre, pendant toute la durée de l'opération (y compris le désengagement), les moyens nécessaires à la prise en charge de tous les blessés jusqu'au lieu de traitement définitif. Pour trouver sa pleine efficacité le soutien médical doit être assuré au plus près des combats. Ceci implique, de porter à l'avant le maximum de moyens performants. Ce soutien est donc organisé en quatre niveaux de prise en charge : Lors de crises loco-régionales ou par solidarité avec un pays victime d'une catastrophe naturelle ou technologique de grande ampleur, le service participe aux actions civilo-militaires et apporte de l'aide aux populations locales :
Depuis une trentaine d'années, la France s'est dotée de moyens d'action rapide regroupés au sein de la Force d'assistance humanitaire militaire d'intervention rapide (FAHMIR) qui s'intègre au dispositif de secours d'urgence des armées en cas de catastrophe. La FAHMIR regroupe trois formations spécifiques du Service de santé: l'élément médical militaire d'intervention rapide (EMMIR), la Cellule d'identification des victimes militaires de catastrophes (CIVMC) et la BIOFORCE. Ces formations sont intervenues à de nombreuses reprises en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique centrale et du sud. La Bioforce est intervenue à deux reprises en 1999, lors des inondations au Nicaragua et dans les camps de réfugiés kosovars en Albanie. Pour accomplir ces missions, le Service de santé est soutenu par les moyens des armées, notamment pour tout ce qui concerne la logistique et les transmissions. Le commandement du SSA est constitué par une direction centrale, organisme interarmées qui assure l'administration générale, l'organisation et le fonctionnement. Elle a à sa tête un médecin général des armées (grade équivalent à celui de général de corps d'armée, ou vice amiral d'escadre), directeur central qui est subordonné directement au ministre de la défense et au chef d'état-major des armées. On trouve également parallèlement à la DCSSA, un inspecteur général du service de santé, conseiller permanent du ministre de la défense, qui remplit sous l'autorité de celui ci des missions d'inspection, d'études et d'information. La direction centrale dispose pour remplir ses missions de moyens organiques qui lui sont directement subordonnés et d'un certain nombre d'organismes intégrés dans les armées. Dans les moyens organiques, on trouve en particulier les hôpitaux, les centres de recherche, les établissements de ravitaillement, le centre de transfusion sanguine, les centres d'expertise du personnel navigant ... Les organismes intégrés ont eux pour but d'apporter les services spécifiques nécessaires à chaque armée, ils comprennent en particulier les services médicaux des régiments, des bases aériennes, des unités à la mer et de la gendarmerie, assurant le soutien des forces au quotidien et en temps de crise. En 2002, la professionnalisation de l'armée étant achevée et le service national obligatoire suspendu, les effectifs du SSA seront :
S'agissant des personnels non médicaux du service de santé, l'évolution récente se caractérise par un bilan contrasté. L'unification des statuts des personnels paramédicaux constitue incontestablement une avancée positive. Le
personnel paramédical des armées relève actuellement d'une mosaïque
de statuts : militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des
armées (MITHA), sous-officiers ou officiers mariniers recrutés par
leur armée d'appartenance, personnels civils relevant du statut de
fonctionnaire ou d'ouvrier d'État.
La multiplicité de ces statuts pour des personnels exerçant des
fonctions comparables entraînait des disparités injustifiées
en matière de déroulement de carrière ou de rémunération. Par
ailleurs, les conditions d'emploi de ces personnels paramédicaux, au
regard notamment des opérations extérieures, n'apparaissaient pas
clairement.
L'unification des statuts des personnels paramédicaux militaires s'effectue
dans le cade du statut des MITHA, calqué sur celui de la fonction
publique hospitalière et répondant aux critères de diplômes et de
niveau de compétences techniques exigés par le Code de la santé
publique.
A travers ces réformes dont la mise en oeuvre va se poursuivre durant plusieurs années, une importante adaptation des personnels paramédicaux aux missions du service de santé est donc engagée. Elle bénéficie d'un contexte favorable, puisque ce dernier ne manque pas de candidatures pour les emplois paramédicaux qu'il propose. La situation des emplois devant être tenus par les personnels civils constitue, pour l'ensemble des armées, l'une des inquiétudes majeures du déroulement de la professionnalisation, un nombre important de postes demeurant vacants.La situation est particulièrement préoccupante dans le service de santé, bien qu'elle résulte de facteurs parfois différents de ceux qui ont joué dans les armées. Rappelons tout d'abord qu'en raison de la réduction du format du service de santé, le nombre de postes prévus pour les personnels civils diminuera, passant de 6 253 en 1996 à 5 901 en 2002. Le service de santé ne devait donc pas faire face, comme la Marine, l'armée de l'air, l'armée de terre ou la gendarmerie, à une importante augmentation en valeur absolue de ses effectifs civils. Il a été en revanche confronté à la nécessité de remplacer de nombreux départs de personnels civils liés à plusieurs phénomènes :
Rappelons en effet que 9 centres hospitaliers des armées doivent fermer
entre 1997 et 2002, ainsi que plusieurs organismes de soutien. Comme pour l'ensemble des composantes du Ministère de la Défense, la professionnalisation entraîne dans le service de santé des armées une mutation importante. Il s'agit de s'adapter à la suppression du service national, dans le cadre d'une importante réduction de format, mais avec l'impératif de recruter des personnels aptes à occuper certaines fonctions jusqu'alors remplies par les appelés. La première caractéristique du service de santé est que cette transformation affectera d'abord son encadrement, c'est-à-dire les personnels officiers et singulièrement les médecins, dont une forte proportion était pourvue par le contingent. C'est dans ce domaine, crucial pour le service de santé, qu'apparaissent les principales difficultés du processus de professionnalisation. Enfin, la professionnalisation sera l'occasion d'une refonte, dans le sens de l'harmonisation et de l'unification, des statuts, aujourd'hui très divers, des personnels paramédicaux des armées. Si une part importante de l'activité du service de santé était
tournée vers le contingent (sélection, suivi
médical), on peut dire
à l'inverse que le contingent fournissait un apport considérable au
fonctionnement du service de santé, celui-ci utilisant, dans des
emplois correspondant à leur qualification civile, de nombreux
appelés.
Cet apport du contingent pouvait se mesurer à la fois à la proportion
d'appelés occupant certains emplois et à la qualification
même de ces emplois, qui illustrait leur caractère essentiel pour le
service de santé.
Ainsi, pour l'année 1995, 27% des médecins des armées provenaient du contingent. La proportion montait à
63% des pharmaciens,
à 75% des vétérinaires et à 92 % des chirurgiens-dentistes.
Elle était de 18% pour les officiers des cadres techniques et
administratifs. La disparition des appelés nécessitera le recrutement
de vétérinaires (82 postes en 2002 contre 48 en 1996), la création
d'un corps de chirurgiens-dentistes et le recrutement de
médecins, dont les effectifs passeront de 2303 en 1996 à 2411 en
2002.
En ce qui concerne les vétérinaires, dont le rôle en matière
de surveillance sanitaire (contrôle alimentaire) est important, le
recrutement initial sera augmenté alors qu'un recrutement sous statut
d'officiers de réserve en situation d'activité (ORSA) permettra de
satisfaire les besoins complémentaires.
On compte actuellement 26 chirurgiens-dentistes d'active,
rattachés au statut de pharmacien. La création d'un corps de
chirurgiens-dentistes est prévue par le projet de loi sur les
réserves, adopté par le Sénat il y a quelque semaines. Les
chirurgiens-dentistes actuellement en service pourront, s'ils le
souhaitent, intégrer ce nouveau statut qui accueillera également les
dentistes recrutés directement dans le secteur civil et les futurs
dentistes recrutés en cours d'études par le service de santé.
S'agissant des médecins, le nombre de postes ouverts en début
d'études a été augmenté, mais les effets de cette mesure ne se
ressentiront qu'à moyen terme, si bien qu'un recrutement
complémentaire de médecins déjà diplômés est indispensable.
Enfin, 240 engagés volontaires de l'armée de terre (EVAT)
seront recrutés par le service de santé et affectés à son budget,
pour des emplois de brancardiers secouristes ou de conducteurs, l'armée
de terre disposant pour sa part, dans ses propres effectifs, de près de
2000 EVAT dans le domaine des spécialités santé. C'est pour faire face à cette situation que deux orientations avaient été définies :
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