Partout
et toujours, je les ai trouvés pareils à eux même et par conséquent, les
meilleurs. Dignes et intrépides sous le feu, ils restent fidèles à la règle
d'honneur qui interdit à la légion de courber la tête devant le souffle
horrible de la mort.
Maréchal juin
Le légionnaire
est un volontaire involontaire, un homme qui se résout à être soldat lorsque
sa volonté cède devant un destin plus fort que lui. Il sert son destin, et
bien le servir est une obligation personnelle qui ne regardent que lui. Dans la
dure discipline il sauve sa liberté d'homme ; il est d'autant plus son propre
maître qu'il sert plus, d'autant plus fier qu'il sait combien son service est
humble... Chacun combat pour soi, pour quelque chose qu'il a fait
personnellement plutôt que pour une raison personnelle... Dans cette troupe
internationale, on part d'obligations personnelles entièrement souscrites pour
atteindre à l'obligation collective.
Guiseppe Bottaï
Les étrangers viennent des quatre
coins du monde pour s'engager à la légion. Chacun y vient pour ses propres
raisons, toujours diverses... Mais l'étranger qui a choisi de servir librement
à la légion accepte un engagement qui peut aller jusqu'au sacrifice de sa vie
pour la France. Au-delà de sa nationalité (la légion en compte plus de 120),
de la couleur de sa peau, de ses convictions politiques ou religieuses,
l'étranger est d'abord un légionnaire, fier de servir avec honneur et
fidélité. Toujours prêt intervenir, toujours heureux de boucler son sac,
le légionnaire ne demande qu'à accomplir les tâches les plus imprévisibles.
Depuis 1831, la légion étrangère a servi la Monarchie, l'Empire, plusieurs Républiques,
pour défendre les intérêts les plus divers de son pays. Elle a connu toutes
les configurations, à participer à toutes les missions, a servi un grand
nombre de matériel et a combattu aux quatre coins du monde. Cette attitude a
bouger, cette capacité à s'adapter, à se remettre toujours en cause, ce
recrutement d'hommes jeunes, venus d'horizons divers, font de la légion une
troupe résolument moderne, tournée vers l'action et se décidant
prioritairement aux missions d'intervention hors de nos frontières. En
s'appuyant sur des valeurs héritées de son histoire, elle constitue
aujourd'hui une Institution autant originale que moderne.
À la différence des troupes
étrangères de l'Ancien Régime, constituées de bataillon du régiment de
même nationalité, la légion a adopté le principe de l'amalgame des
nationalités dans les unités. Cet amalgame est resté un principe fondamental
de l'organisation de la légion. Il traduit en effet une autre vérité : la
légion respecte le passé de ceux qui servent dans ses rangs pour les traiter
tous sur un même pied d'égalité. Toute différenciation, tout sectarisme de
groupes ethniques, religieux et culturels sont proscrits, malgré les dominantes
épisodiques de certaines nationalités évoluant au gré des crises, des
révolutions et des guerres dont l'Europe était le terrain. Après avoir vu
affluer dans ses rangs les alsaciens lorrains après 1870, les allemands après
les deux guerres mondiales, les russes après la révolution bolchevique de
1917, les espagnols après la crise de 1936, les hongrois après le soulèvement
de 1956, les britanniques au début des années 80, les ressortissants des pays
de l'Est après la décomposition de d'Union Soviétique, la tendance actuelle
est à la mondialisation. L'idée de Patrie, moteur essentiel pour tout autre
troupe, les laissent souvent insensibles. Et c'est là qu'intervient le
mystère, voire le mystique de la légion. En effet l'homme qui a rompu avec son
passé, son cadre social, son milieu familial, va reporter sur la légion son
besoin d'idées et ses affections. Il identifie bientôt l'idée de légion à
l'idée de Patrie, de sacrifice, avec une générosité qui étonne le monde.
Voilà pourquoi on lira sur le frontispice des quartiers de Légion cette devise
: légio patria nostra. Elle reflète le sentiment commun de faire
partie d'une même famille ainsi que la conscience d'appartenir à une troupe d'élites.
Les traditions sont conservées : tradition d'honneur au combat, fidélité à
la parole donnée, sens sacré de la mission, amour du travail bien fait,
solidarité, culte du souvenir. La légion s'est progressivement forgé une âme
autour de deux piliers : l'esprit de corps et le culte de la
mission qui vont naîtrent du sentiment commun d'appartenance à une
famille unique. Le premier pilier a généré depuis la création de
l'institution une forte cohésion et des rites particulièrement riches, tandis
que le second, symbolisé par le fameux combat de Camerone au Mexique le 30
avril 1863, deviendra le fondement de l'éthique légionnaire.
A l’entrée du camp
RAFALLI, deux mots : Honneur et
Fidélité. Ces mots ont une réelle dimension, ils sont le laissez-passer pour
le port du képi blanc. Les légionnaires en imposent de par leur force de vie,
leur discipline, et leur cohésion. Chez eux, le temps se mesure en contrats de 3
ou 5 ans.
La Légion fut créée en 1831, sous le règne de
Louis Philippe, afin de servir en Algérie. Les quartiers généraux de la
Légion furent installés durant 120 ans à Sidi Bel-Abbès, en Algérie, mais
en 1962 l'Algérie indépendante demanda leur retrait et sont
aujourd'hui situés à Aubagne (Bouches-du-Rhône).
Elle a brillamment participé à la guerre de 1870 et
aux deux guerres mondiales. C’est ainsi que le régiment le plus décoré de l’infanterie
française est un régiment de la Légion. De tous les combats qu’elle a
menés, elle place au premier rang Camerone (Mexique, 1863), dont elle
célèbre l’anniversaire avec éclat, Tuyen Quang (Tonkin, 1885),
El-Moungar (Sudalgérien, 1903), le percement de la ligne
Hindenburg (1918), Rachaya (Syrie, 1925) et Phu-Tong-Hoa (Tonkin,
1948). Elle est intervenue ensuite au Tchad (1969-1971), au Zaïre (1978),
au Liban.
Le 18 mai 1978, le 2ème Régiment
Étranger de parachutistes, reçoit l’ordre d’intervenir à Kolwezi. Le 19
mai, 700 légionnaires sautent aux abords immédiats de la ville,
s’emparent de tous leurs objectifs. Les parachutistes
Français se sont assurés, en moins de 48 heures, du contrôle de la région et
ont sauvé plusieurs centaines de familles. L’opération aéroportée sur Kolwezi a permis d’assurer
l’évacuation de quelques 2 000 européens et d’affirmer la détermination de
la France à protéger ses ressortissants. Les pertes du régiment s’élèvent
à 5 tués et 20 blessés, mais son bilan est éloquent : 250 rebelles tués, 2
AML détruites, plus de 1 000 armes récupérées.
Partie intégrante de l'Armée française, la Légion étrangère est une
troupe professionnelle, dotée des mêmes équipements et assurant les mêmes
missions que les autres unités d'infanterie, de l'Arme blindée ou du génie de
l’Armée de Terre. Les légionnaires sont des volontaires de toutes
nationalités, de toutes races, de toutes religions. Ce sont des hommes d'action
et des soldats d'élite au service de la France. La Légion étrangère est une
troupe disponible, jeune, sportive, dynamique, polyvalente, moderne, prête à
servir en tous lieux en permanence.
Les conditions d'engagement sont :
Être âgé de 17 à 40 ans (autorisation des parents ou du tuteur légal
pour les mineurs),
Être porteur d'une pièce d'identité ou d'une déclaration d'identité,
Être physiquement apte à servir en tous lieux,
La connaissance de la langue française n'est pas nécessaire car elle
s'acquiert au cours du contrat.
Après vérification des critères d'engagement, le candidat est pris en
charge et dirigé vers le Centre de sélection du commandement de la Légion
étrangère à Aubagne (15 kilomètres de Marseille) afin d'être soumis à :
des tests médicaux,
des tests psychotechniques,
des tests physiques.
Si le candidat est retenu, il signe alors un contrat inconditionnel de cinq
ans. Il s'engage dans ce cas à servir partout
où la Légion décidera de
l'envoyer.
Le jeune légionnaire commence par recevoir une instruction militaire de base
pendant environ quatre mois au 4ème régiment étranger à
Castelnaudary. A l'issue de l'instruction, il est affecté dans un régiment en
fonction de ses aptitudes et des besoins de la Légion étrangère. Selon son
niveau général, ses capacités physiques et médicales, son aptitude au
commandement et sa manière de servir, des possibilités de promotion dans les
différents grades de la hiérarchie lui sont offertes.
Combattant d'élite, le légionnaire peut se perfectionner ou se
spécialiser dans différentes techniques : parachutiste, mortier, missiles,
tireur d'élite, plongeur d'aide au franchissement ... et/ou acquérir, selon
les besoins de la Légion étrangère, une qualification dans les domaines
suivants :
A l'issue du contrat initial, le légionnaire peut continuer sa carrière par
contrats successifs (six mois, 1 an, 2 ans, 3 ans) jusqu'à 15 ans de
service, voire au-delà, en fonction du grade détenu et de la manière de
servir. A partir de 15 ans de service, une pension de retraite lui est
octroyée, payable le cas échéant à l'étranger.
Au cours de sa carrière, il peut être amené à participer à des missions
extérieures ou effectuer des séjours outremer.
Un légionnaire étranger peut demander la naturalisation française à
partir de trois ans de service.
Un légionnaire étranger peut obtenir la carte de résident en France s’il
compte au moins trois ans de service et détient le certificat des services
militaires. Cette carte, valable pour dix ans, est renouvelable.
En fin de service, un dispositif particulier de reconversion peut faciliter
le retour à la vie civile.