La FOST est la composante principale de la force nucléaire stratégique. Garantissant en permanence la possibilité d'exécuter une frappe en second, les SNLE (Sous-Marins Nucléaire Lanceurs d'Engins) permettent de dissuader toute agression à l'encontre nos intérêts vitaux. L'ordre d'engagement leur est donné par le président de la République. A la mer, le SNLE est une unité stratégique entièrement autonome qu'il est impossible de localiser. Chaque sous-marin est équipé de 16 missiles, dotés chacun de six têtes nucléaires. La FOST se voit ainsi confier la majeure partie des armes nucléaires stratégiques françaises. L'entrée dans le cycle opérationnel en 1997 du SNLE de nouvelle génération Le Triomphant, puis du SNLE Le Téméraire en 1999 concrétise le renouvellement et l'avenir de la FOST. Dotés de capacités de discrétion acoustiques accrues, ces bâtiments emportent le missile M-45, équipé de la tête nucléaire TN-75. A partir de 2008, un nouveau missile sera mis en service, le M-51 qui disposera de capacités nettement supérieures à celles du M-45.
Les sous-marins d'attaque, qu'ils soient à propulsion nucléaire ou classique, sont investis de deux missions essentielles. Ils jouent un rôle actif dans les stratégies de prévention, de projection, et de protection. Ils sont capables d'assurer des déploiements lointains et durables, des missions de renseignement et des interventions contre des menaces navales. Enfin, l'opération Trident (Kosovo) a été une nouvelle illustration qu'ils peuvent intervenir de façon extrêmement efficace en soutien des forces aéronavales. Ils participent en outre à la stratégie de la dissuasion nucléaire française. Autonomes et discrets, les sous-marins d'attaque peuvent, par la maîtrise de l'espace, assurer la sécurité des sous-marins lanceurs d'engins. Les six sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire (SNA) ont été modernisés. Actuellement au standard Améthyste, leurs capacités militaires ont été considérablement accrues dans les domaines de la détection sous-marine, des transmissions et de la discrétion.
L'état-major de l'Amiral commandant les forces sous-marines et la Force Océanique Stratégique est basé à Brest : sa partie organique et autorité de direction générale occupe depuis juillet 2000 l'ancien bâtiment de la base opérationnelle de la force océanique stratégique (BOFOST) et sa partie opérationnelle est installé depuis septembre 2000 dans les souterrains de l'amirauté. On trouve également à Brest l'Escadrille des SNLE (ESNLE), la base opérationnelle de l'île Longue dédiée à l'entretien des SNLE ainsi que le centre de préparation des équipages des forces sous-marines (CPE/FSM), qui assure la formation des équipages, des prestations répondant aux besoins d'entraînement ainsi que le soutien nécessaire (hébergement à terre, santé,...).
L'Escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque (ESNA) est basée à Toulon. Des centres de transmissions sont implantés à Rosnay et Sainte-Assise. Groupe cynophile de la Brenne (les gardiens de Rosnay) Après 4 ans d'existence à Brest, le 1er juillet 1999, le Gesmat
(Groupe des sous-marins d'attaque de l'Atlantique) a vécu son ultime
rentrée des couleurs et les deux derniers sous-marins classiques de la Marine,
le La Praya et le Ouessant ont intégré les rangs de la Bofost. La création du Gesmat le 1er juillet 1995 faisait suite à la fermeture de la base de Kéroman et au transfert des sous-marins de Lorient vers Brest en application du plan Optimar décidé en 1994. Son histoire, bien que très récente, s'inscrit dans la lignée de la 2ème escadrille des sous-marins créée en 1947, basée à Lorient, et devenue en 1970, l'Escadrille des sous-marins de l'Atlantique (Esmat). Lors de sa création le Gesmat regroupait 6 sous-marins : 2 de type Daphné : la Psyché et la Sirène et 4 de type Agosta : l'Agosta, le Bévéziers, le La Praya et le Ouessant. L'effectif total du groupe était de 500 personnes. La devise du Gesmat, inscrite en breton sur son fanion était "Diwell didd-rouz maro pa denn" (Silencieux, invisible, il donne la mort). Mis sur cale le 10 novembre 1972, lancé le 19 octobre 1974, le sous-marin Agosta a été admis au service actif le 28 juillet 1977. C'est le premier d'une série de quatre sous-marins océaniques à propulsion diesel, construits à la DCN Cherbourg. Ce type de sous-marin a été adopté par le Pakistan (2, plus 3 autres du type Agosta 90B commandés en 1994) et l'Espagne (4 qu'elle a construits avec l'aide technique française). Il peut atteindre 300 m en plongée. Le sous-marin Agosta a été désarmé le 28 février 1997 et placé en réserve spéciale avant condamnation.
|